Ulead VideoStudio 4
Avec Premiere, nous n'avons fait qu'une
petite présentation rapide de son fonctionnement afin
que le débutant ou l'utilisateur occasionnel se rende
compte de sa facilité de prise en main. Avec VideoStudio
nous verrons plus particulièrement en quoi ces deux
logiciels sont si différents l'un de l'autres, et nous
verrons s'il peut remplacer son concurrent pour une
majorité d'utilisateurs.
Adobe Premiere est à n'en pas douter un excellent logiciel
et le chapitre précédent a certainement convaincu le
sceptique le plus endurcis de la qualité du soft. Mais
à la manière de ce qui se passe pour le matériel d'acquisition
: il ne s'adresse pas à tout le monde. Certes son manuel
est très bien conçu, et certes son interface est pour
le moins intuitive et ergonomique mais dépenser près
de 6000 francs pour un simple passe-temps n'est pas
à la portée de tout le monde. VideoStudio se propose
de combler brillament cette lacune et s'il ne peut évidemment
pas prétendre reproduire tout ce que fait son concurrent,
différence de prix oblige (il ne coûte "que" 800 francs),
il offrira largement de quoi satisfaire les besoins
du plus grand nombre, surtout qu'il est inclus en "bundle"
avec pas mal de cartes d'acquisition.
La notion
de projet
A la manière d'Adobe, Ulead est aussi parti sur l'idée
de projet pour gérer l'ensemble du travail. Au chargement
du programme on définit un projet selon ce que l'on
désire faire. Malgré une interface résolument grand
public avec de jolies formes et de belles couleurs,
la sélection des modèles de projet n'est pas aussi claire
que dans Premiere. Le nombre de modèles (plus important
puisqu'il y a le Mpeg qui fait cruellement défaut au
Premiere de base) provoque une certaine confusion, accentuée
par la petitesse de la fenêtre de choix. On regrettera
aussi l'impossibilité de changer dès à présent des paramètres
qui ne nous conviendraient pas... On se rend compte
que le public visé n'étant pas le même Ulead a décidé
de guider complètement ses utilisateurs.
Le projet créé on se retrouve devant la jolie interface
dont nous parlions tout à l'heure et le programme nous
propose de commencer par une capture vidéo. L'outil
est bien conçu même s'il est encore une fois plus directif
que celui de Premiere. La partie de droite nous permet
quant à elle d'insérer directement dans une bibliothèque
les vidéos qui pourraient nous servir. L'ajout de nouvelle
séquences se fait via un bouton permettant d'en intégrer
de nouvelles une à une... Rien à voir avec la fenêtre
projet de Premiere.

Etape par
étape
Cette partie "ajout de nouvelles séquences" est appelé
prosaïquement "Storyboard". Autant le dire tout de
suite cela n'a pas grand chose à voir avec un vrai
storyboard, mais les développeurs ont du considérer
que ça faisait bien. Il s'agit simplement de mettre
à la suite différentes séquences vidéos et d'en changer
l'ordre si cela ne convient pas. Il n'est pas possible
de découper le moindre fichier vidéo pour intervaler
d'autres prises de vue.
Ensuite, le logiciel nous guide
vers la partie effets, qui revient à l'exemple que
nous avons fait sur Premiere, à savoir l'insertion
d'une transition ou d'un effet vidéo à une séquence
"en montage". Nouvelle limitation de VideoStudio :
il n'est pas possible d'insérer de transition à l'intérieur
d'un séquence unique, elles ne peuvent lier que des
séquences indépendantes... Il est heureusement possible
de paramétrer quelques peu cette transition, et même
si l'on est encore une fois loin de ce que propose
Premiere on se réjouira de cette possibilité.
L'étape suivante
nous amène à la création de titres en surimpression.
Il est possible de prendre un texte prédéfini et d'en
changer le contenu, ou au contraire de tout faire
soi-même. Si cela suffira pour pas mal d'incrustations,
on se sent tout de même très limité et il n'est par
exemple pas possible de faire un texte qui arrive
de la gauche de l'écran pour partir à la droite en
s'arrêtant quelques secondes au milieu.
Pour finir, il est possible d'ajouter une voix ou
de la musique afin d'égayer un peu la séquence. Nouveauté
avec la version 4 de VideoStudio, on peut directement
prendre comme source musicale un fichier MP3, mais
le programme nous affiche malgré tout un message d'erreur
à l'arrivé sur cette étape si votre CD-ROM contient
autre chose qu'un CD Audio.
Il faut maintenant enregistrer le travail
effectué, et chose inhabituelle dans ce programme,
l'icône d'enregistrement permet à l'utilisateur de
paramétrer très précisément ces options de sauvegarde.
On peut choisir le type de vidéo (MPEG, AVI, Quicktime,
RealNetworks...), mais même paramétrer entièrement
chacun d'eux. On peut ainsi enregistrer en MPEG 1
ou 2, en DivX ou directement au standard VideoCD.
Reconnaissons que c'est là quelque chose de bien sympathique...
La gravure d'un VideoCD n'en est que facilitée.
A Public
différent, logiciel différent
Adobe Premiere et Ulead VideoStudio
ne sont pas proposés au même prix... Au vue de cette
mini-comparaison, on voit très bien pourquoi. Il est
très clair que VideoStudio n'est pas vraiment le logiciel
"à tout faire". Alors il est bien joli et sera parfait
pour un usage bien précis : celui de la compilation
de souvenirs de vacances. Dans notre cas, il est bien
inutile. Il ne permet finalement pas un grand contrôle
sur le travail effectué.
Alors bien sûr il est livré avec de nombreuses solutions
d'acquisition mais au contraire du matériel qui ne
nécessite peut-être pas un investissement très important
(pour 1500 francs on a quelque chose de très chouette),
il me semble qu'au niveau logiciel il faille aller
un peu plus loin pour ne pas être trop bridé. Sans
aller jusqu'aux 5000-6000 francs de Premiere, on peut
avoir pour 800 francs (le prix de VideoStudio) le
logiciel VideoWave de MGI ou pour déjà 3000 francs
MediaStudio Pro d'Ulead également.
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